À 25 ans, il venait de terminer sa maîtrise au HEC et envisageait de se fiancer.
Julien profitait des premières belles journées d’été pour se promener en moto sur le rang de la Rivière Nord. À l’intersection du rang et de la route 158, un véhicule venant en sens inverse effectue un virage à gauche alors que Julien traverse l’intersection. Julien décède sur les lieux de la collision.
Cher Julien, tu nous as quittés si brusquement le 18 juin 2015, à l’intersection de la route 158 et du Rang de la Rivière Nord à Saint-Esprit, que l’onde de choc de ton décès se propage encore et laisse de grands pans de notre vie en lambeaux. Alors que tu étais parti heureux, sur ta moto que tu adorais, afin de célébrer un nouveau départ professionnel dans ta vie, tu n’es jamais revenu.
Tu étais passionné de la vie et tu lui donnais généreusement. Nous le savions bien avant ta naissance, alors que le ventre de ta mère avait été surnommé « Roger ». Gros poupon, tu as été rapidement trop grand pour les vêtements que nous t’avions offerts. Tu aurais voulu être appelé Stéphane pour avoir autant d’attention que ta grande sœur Stéphanie. Enfant, tu cherchais toujours à être dans les bras de quelqu’un pour être cajolé. Pour obtenir notre attention, tu répétais « matante, matante, … » jusqu’à ce qu’on te réponde. L’expression est demeurée entre nous, tout comme d’autres expressions qui nous ont toujours fait rigoler ensemble : la « caravate » de ton « mononcle » ou « d’avoir mal en dessous des épaules ». Ces belles complicités ont duré jusqu’à l’âge adulte. Comme aussi la pâtisserie en pâte d’amande que nous partagions à quatre à ton anniversaire et à celui de Stéphanie ; ainsi que l’histoire de notre rencontre de couple que nous réinventions pour toi et Stéphanie à chaque fête de Noël. Enfant, tu m’as offert une broche en forme de souris et tu me demandais régulièrement « As-tu encore ma souris « matante » » ? Rassure-toi : je la porte encore.
De cette complicité avec toi, nous avons été fiers et honorés. Nous avons aussi été témoins de l’intensité de ta complicité avec ta sœur Stéphanie qui était à la fois comme une jumelle et une grande sœur protectrice. Elle pouvait en tout temps compter sur toi, même si tu trouvais toujours une façon de la taquiner ou de la contrarier. Tu as toujours pu, toi aussi, compter sur elle.
Lorsque tu t’es trouvé trop chétif, tu as voulu devenir adolescent. Alors tu t’es mis au karaté. Ce fut quand même une période plus difficile pour nous tous parce que tu ne portais pas seulement des coups au karaté, mais tu confrontais aussi toutes les formes d’autorité. Tu rêvais de devenir adolescent et de pouvoir réaliser des promesses comme celle de venir, tous les dimanches, nous chercher dans une voiture décapotable pour une promenade.
Plus tard, tu as découvert le football pour lequel tu as développé une grande passion. Tu as aussi découvert un coach extraordinaire qui accordait une priorité aux études et au travail d’équipe. De chétif, tu es devenu un adulte très en forme. Puis, tu es devenu plus grand que nous. Ce fut à notre tour de nous élever sur la pointe des pieds afin de pouvoir t’embrasser sur la joue et te serrer dans nos bras.
Tu as orienté ta vie avec des valeurs de droiture, de réflexion, de responsabilités envers les autres et de générosité. Tu as réalisé tes rêves. Tu as été un coach à ton tour pour des plus jeunes. Tu as aussi complété ta maîtrise en management. Tu donnais aux autres sans compter et sans attente d’un retour possible. Tu avais même signé ta carte de don d’organes, ce qui était pour toi une façon de célébrer la vie. Pour ce geste, tu as reçu la médaille «Ambassadeur de la santé » décernée par Héma Québec. Ton « mononcle » poursuit cette mission que tu t’étais donné en donnant son sang régulièrement et chaque don qu’il effectue est réalisé en ton honneur. Ta « matante », quant à elle, fait des démarches afin que la signalisation de l’intersection de la route 158 et du Rang de la Rivière Nord à Saint-Esprit soit améliorée et que d’autres morts soient ainsi évitées.
Tu as enrichi notre vie dès le moment où on t’a surnommé « Roger ». C’est aussi grâce à tes parents qui nous ont accordé une place privilégiée dans ta vie. Nous leur en sommes extrêmement reconnaissants. Nous avons toujours été fiers de toi; tu demeures présent dans nos vies et nous continuerons à te chérir.
Ta marraine Kathleen et ton parrain René
Cette campagne est réalisée en partenariat avec le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports, la Société d’assurance automobile du Québec, le Service de police de Mirabel et le poste de la MRC de Joliette de la Sûreté du Québec.